Lettre à l’acteur

Je veux que tu sois toi. Je veux que tu sois moi. Que tu sois nous, eux , ils. Transporte toi dans un corps qui t’est à la fois familier et étranger. Tu seras omniscient et tu seras à la découverte également, au même titre qu’un spectateur.

Et si tu dois rire, ris, si tu dois pleurer, pleure. Analyse en direct les émotions qui te traverse.

Montre leur que tu as besoin de ce plancher pour te sentir vivant, que l’homme est fou, mais fou de qualités, fou de surprise, et de dégâts.

Tu auras des couleurs, et beaucoup de noir.

Les stroboscopes te feront voyager.

Sois le vrai et le faux.

Jusqu’au détails tu seras façonné, allant de tes ongles vernis en noir à ta petite chaîne cachée sous ton chemisier.

Et avant d’y entrer tu sentiras cette adrénaline dont je te parle sans cesse.

C’est à quelques minutes avant le début que je te dirais prépare-toi.

Cette chose qui se nourrit de ce stress et de cette excitation. Prends-là.

Si elle apparaît en premier dans l’estomac, accepte-la. Contrôle ton énergie et fais la circuler sur l’ensemble de ton corps, membres par membres, organes par organes.

Sur ça, entre et partage-la. Fais la naître en dehors de toi, vivre au yeux des autres.

Fais attention à toi, à qui tu interprètes réellement quand tu seras face au texte.