c’est fini
– Je lève la tête. Ça roule, ça marche, ça parle, ça siffle, ça cours, ça travaille, ça joue, ça mange. BORDEL. Que le monde s’arrête maintenant et que je contemple. Que je contemple la vie, devenu un morceau de décharme. C’est fini. J’ai mal mais c’est fini.
– Les traiter de cons serait bien trop beau.
– Hein ?
– C’est à ça dont tu pensais non ? Les traiter de cons serait bien trop beau.
– et v’là un arbre qui me parle maintenant
– On a envie de les faire taire, qu’ils ferment leur putain de gueule pour de bon et qu’on entende juste le sifflement des oiseaux du printemps.
– Oui. Voilà. C’est ça que je me disais. Qu’on s’endorme. Qu’on arrête de réfléchir sans cesse à combattre son prochain.
– Je ne suis pas un arbre, mais j’aime cette idée que tu puisse le croire.
– Dis, pourquoi d’un coup c’est magnifique. Te voilà dans ma tête et là j’entends plus rien, plus que les grillons et le cours d’eau dont je n’avais jamais fait attention à cause du bruits des motos.
– Tu n’as pas remarqué ? Tu t’es endormi. Tu l’as dit toi même. C’est fini.
– J’aime. Mais comment je dois m’y prendre?
– Pense.
– A quoi ?
– A tout ça, Et c’était beau.