Avenue passante
L’air frais de la ville déambule sur ce passage bruyant, bruyant mais divertissant, bruyant mais réjouissant. Étudiants en minorité qui discutent au soleil. Il est 12h05 et ça bouge, ça bouge à l’arrêt de bus, ce dernier s’arrête, dépose et repose sans cesse. En 5 petites minutes déjà 6 bus, 6 bus qui ont défilé devant le regard de ces jeunes ignorants.
Deux femmes se voient, se rejoignent, s’embrassent, un brin de tendresse au trottoir d’en face.
Fin janvier, et sur l’avenue Gaston Berger d’Aix-en-Provence on sent déjà le printemps arriver à grand pas. Mais ce n’est pas le printemps que l’odorat retiendra, mais l’odeur de kebab situé en face de la Bibliothèque universitaire. Soudain c’est le vide à l’arrêt de bus. Au loin, couleur jaune fluo, les hommes de chantier sont en mouvement devant la cafétéria pendant qu’un groupe de 6 rient à pleins vent.
Il est 12h15, un homme de dos est assis, sur une barrière, la barrière est tellement mince, est-ce qu’il est confortablement assis? Sa canette de Coca-Cola est posé minutieusement à sa gauche, il ne l’a toujours pas touché.
Cette femme passe devant tout ce déchaînement, elle chantonne, elle chantonne et s’en va. Veste fluo verte cette fois-ci, c’est un cycliste qui roule paisiblement au milieu de cette circulation turbulente.
“Vous manquez aussi à New York City” C’est ce qui est inscrit sur la pancarte publicitaire de l’arrêt de bus. Mais aucun d’entre eux ne lis ce genre de chose.
On oublie les pigeons, ils oublient les pigeons, devenu accessoire quotidien d’une ville française. Ici, ils se regroupent au pieds d’un arbre, près d’une poubelle, picorant sans doute un bout de bouffe du resto U.
“Excusez moi, l’IUT elle se trouve où s’il vous plaît”
Le garçon à la canette de Coca-Cola n’a pas trop bougé. On peut distinguer qu’il se roule une cigarette, mais il s’avère que le bus stationné devant empêche la suite de la visibilité.
C’est incroyable ce que ça bouge, il est 12h25, et impossible pour quelqu’un constitué normalement de pouvoir distinguer tous les bruits, gestes, regards, odeurs. En plein covid, ici on voit encore la vie.